Quand les livres relient - 1001 bb n°124

Cette histoire a commencé il y a bien longtemps, quand le sentiment de l’enfance apparaît dans l’histoire, et ce bien avant le XVIIe siècle. Cette histoire a commencé quand, au début du XXe siècle, la question de l’intelligence de l’enfant devient centrale – fruit des apprentissages pour les uns, produit de capacités innées pour les autres. Cette histoire a commencé quand Freud, la psychanalyse et les sciences humaines font de l’enfance une époque-clé, le lieu de «l’avenir». De ce fait, ce temps «élu» devient l’objet d’une attention nouvelle : le bébé aveugle et sourd, infirme, sans aucune possibilité d’entrer en contact avec l’autre, de disposer de son environnement, le bébé du «pipi-caca-dodo», d’il y a une cinquantaine d’années, est reconnu en tant que personne, ses compétences relationnelles, sensorielles, développementales, etc., sont mises en lumière. La «bébologie», partant des progrès phénoménaux des neurosciences, dépeint un bébé au guet visuel, auditif, olfactif, gustatif et tactile de sa mère, de son environnement humain, tous les sens en éveil, dès les premières heures de vie; un bébé paré, très tôt, pour la rencontre avec l’autre et la communication, qui discrimine les voix, adresse des signaux de détresse, malaise, joie, participe d’un échange, précocement.