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Les relations entre Jean Dusaulx et Jean-Jacques Rousseau ont été brèves – six ou sept mois de 1770 à 1771. Très vite entré dans le petit cercle des familiers du philosophe, revenu depuis peu à Paris et qui lui fait mille protestations d’amitié, il n’a pas tardé à s’apercevoir de son comportement singulier. Au lieu d’une confiance réciproque, il observe la méfiance maladive, la suspicion injustifiée que, pense-t-il, Rousseau nourrit à son égard. Peu soucieux des uvres, Dusaulx s’en tient à une analyse du caractère de Rousseau fondée sur une série d’anecdotes où le personnage est mis en scène et dévoile peu à peu sa nature inquiète, ombrageuse et soupçonneuse, ses procédés tortueux, ses volte-face injustifiées, son hypocrisie, sa dissimulation et sa vanité. Accumulant les détails accablants, Dusaulx livre le témoignage d’un homme déçu dans son admiration, ulcéré par des accusations calomnieuses. Loin des hagiographies fréquentes à l’époque, il brosse le portrait d’un malade, d’un ” fou ” rusé et pervers, qui lui vaudra de sévères critiques dans la presse contemporaine. C’est que ce portrait d’un maniaco-dépressif atrabilaire et sournois publié en 1798 remettait en question le mythe intangible de ” l’immortel auteur du Contrat social “, à une époque où l’on tenait à une image susceptible de correspondre à la fonction idéologique que Rousseau avait occupée dans l’imaginaire révolutionnaire.
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