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Le critique et historien d’art André Chastel a dit de son ami Rudi qu’il “était une des figures les plus sympathiques de la “scholarship” internationale”. Rudolf Wittkower (1901-1971) était, en outre, doté d'”une prodigieuse capacité d’action qui lui permettait de multiplier cours et conférences sans que sa recherche d’historien ait à en souffrir”. Energie et persévérance, telles sont les qualités qui définissent la vie de cet homme reconnu comme le professeur idéal. “Parti à Londres de 1934 à 1955 où il avait rejoint l’Institut Warburg, il développa, témoigne encore André Chastel, des recherches originales sur les “symboles” figurés et leurs migrations, et surtout sur les systèmes de proportions en architecture, qui aboutirent au maitre livre Les Principes de l’architecture à la Renaissance.” Depuis sa première publication en 1949, comme volume 19 dans les célèbres Studies of the Warburg Institute, le livre de Rudolf Wittkower a acquis, il est vrai, le statut d’un classique. “Pour la première fois, on exposait comment l’adoption des formes antiques avait permis à Alberti et à Palladio de donner à l’édifice un contenu intellectuel et, s’il s’agit d’églises, une valeur religieuse. Interprétation qui battait en brèche beaucoup d’idées toutes faites sur la Renaissance.” S’appuyant sur de nombreux exemples précis et pédagogiques, l’ouvrage met au jour les liens existant entre l’architecture et la culture de ces temps nouveaux. Le travail rigoureux et historique de l’auteur, basé sur l’étude des oeuvres des principaux architectes de l’époque humaniste, d’Alberti à Palladio, constitue une contribution majeure et définitive sur la signification de certaines formes architecturales ; il a, en même temps, révélé les limites d’une théorie purement esthétique de l’architecture de la Renaissance.
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