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Pourquoi la vie de Socrate est-elle exemplaire ? Pourquoi y a-t-il une affaire Heidegger ? Pour la même raison, au fond : on crédite le premier d’avoir, jusqu’à la mort, conformé sa conduite aux préceptes que lui prête son disciple (qui est aussi son biographe le plus fameux); on ne pardonne pas au second d’avoir, en des temps d’horreur, acquiescé à des principes qu’aucune philosophie, du moins soucieuse de son étymologie, ne saurait prôner. Car on postule toujours, le nom d’un philosophe étant prononcé, qu’il s’est efforcé sa vie durant à la sagesse. Tant il est vrai que la philosophie est – doit être – affaire de vie : vie de tous les vivants raisonnables, a fortiori vie du philosophe lui-même. Le présent volume a donc deux objets : le concept de vie philosophique et le récit de vie du philosophe. Objets qu’il convient certes de distinguer précisément mais qu’il importe aussi d’envisager dans leur relation problématique. Qu’ils parlent de Platon ou de Foucault, qu’ils évoquent Deleuze ou Montaigne, Kant ou Arendt, les saints philosophes du haut Moyen Age ou Schopenhauer, Pic de la Mirandole ou un moine pèlerin contemporain, les philosophes de l’Antiquité ou Spinoza, les auteurs du présent recueil ont eu à coeur de ne jamais disjoindre les dimensions spéculative et narrative de la pensée. Ils n’ont pas même craint de prononcer les noms de personnages fictifs (don Quichotte, Gauvain) pour donner l’idée de ce que doit maintenir embrassé la quête philosophique : un souci conceptuel aigu, certes, une rigueur infaillible dans la définition; mais aussi l’exigence indéfectible d’une vie qui s’y conforme.
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